Résines de synthèse
J’utilise les résines synthétiques depuis huit ans. Il s’est trouvé qu’elles possédaient toutes les qualités qui manquaient aux matériaux traditionnels pour exprimer ce que je voulais.
Le polyester me semble être le matériau-roi d’une esthétique baroque, grâce à son extrême docilité. Les résines synthétiques élargissent considérablement le champ des possibilités offertes à la sculpture en lui donnant une liberté dont n’ont jamais pu la gratifier les matériaux traditionnels tels que la pierre ou le bronze. Chacun sait par exemple que la sculpture a été incapable de fournir l’équivalent du grand tournant que fut pour la peinture l’abstraction lyrique.
En ce qui me concerne, il m’importait d’inventer une structuration sculpturale agissant avec un maximum de liberté et de plasticité, qui puisse me permettre à la fois un contrôle de chaque instant et ma propre projection au sein de l’œuvre en gestation.
Les résines synthétiques m’ont permis de créer ce langage approprié à mes recherches sculpturales.
Ma formation d’architecte m’a toujours incité à tenir les mathématiques pour un haut lieu de la Raison- et partant à tenter de faire coexister une certaine rigueur avec l’exercice de ma sensibilité. […}
Pratiquement, je me sers de deux éléments de la même famille mais directionnellement divergents, un négatif et un positif, l’un engendrant une forme fermée et l’autre une forme ouverte. Je réalise ces éléments dans le complexe traditionnel verre-résine. Ils sont
« ensemblés » et collés avec les résines mêmes qui ont servi à leur fabrication, point très important […}
Au nombre des avantages [ de ces matériaux ] l’un des plus précieux est sans doute la possibilité de polychromie qui permet de renouer avec une grande tradition de la sculpture. Dans mon problème personnel, cette polychromie est elle-même engendrée par l’ensemble structuré, chaque élément ayant ses signes polychromes préétablis.
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