Baroque

Au cours des siècles passés, toute option de l’Art en faveur de la voie baroque s’accompagne d’une volonté de dépassement, impliquant toujours l’interférence d’un espace caractérisé par sa puissance de liberté et sa fluidité […]Dans une multiplicité de formes hiérarchisées, les valeurs significatives se développent et montent en crescendo vers l’instant où la totalité de l’œuvre se ferme dans son aboutissement et se prolonge encore en un rayonnement détenteur de présence et de mystère..
[...] Pour ma part, en tant que sculpteur, c’est dans cette tradition que j’appréhende l’espace. J’ «ensemble » deux types d’éléments dont les connexions font naître une structure en transformation continue, qui occupe pendant toute la durée de son élaboration un espace topologique où il ne peut être question que de voisinages, de limites et de continuité. Ces différents états et positions permettent la polarité permanente de toutes les connexions. La naissance de cette polarité, mouvante et essentielle, devient l’élément dynamique et passionnel de la structuration.[…]
Le Baroque n’a pas besoin de la réalité qui nous écrase, il est au-dessus du monde réel et possède son propre espace, né d’un acte créateur de l’esprit. Il s’inscrit dans une durée qui signifie qu’il n’est pas achevé et que, sa création n’ayant pas de fin, il la poursuivra indéfiniment.

(extraits d’un article de Jean Filhos publié dans la revue I 4 soli (janvier-avril 1965) sous le titre « Permanence des espaces baroques »)

Parmi les différents problèmes que soulève l’idée de généralisation des structures baroques, les notions d’activité créatrice, de comportement et de pensée sont remises en question et appellent de nouvelles prises de position.
Héritière des expressions baroques antérieures, notre notion du baroque s’inscrit contre toutes les formes qu’il a pu revêtir au cours des siècles et crée, par opposition, une source positive de renouvellement dans un contexte historique très précis. L’extériorisation du devenir au niveau de l’activité créatrice est empreinte de la même dualité.
Si la sensibilité intervient comme élément primordial, elle contient en elle la nécessité de se voir imposer la contrainte de la pensée, de la tradition et de sa novation – dans une re-création permanente et une ambigüité propre au mystère qui porte l’œuvre à son dépassement.

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