Espace
Chaque chose, écrivait George Sand, « veut avoir sa place et remplir l’espace autant que sa puissance d’expansion le comporte ».
Ma sculpture s’est toujours voulue envahissement d’espace, la répétition de deux éléments complémentaires occupant l’œuvre jusqu’à ses limites extrêmes.
L’image la plus authentique de mon travail est cette volonté d’envahir par la répétition, d’engager la lutte contre toute faiblesse, contre toute fissure, pour trouver dans le plaisir d’étendre l’espace conquis, de le dominer, la volupté la plus vécue.
L’espace tout en étant en puissance grandeur continue et infinie se révèle essentiellement objet d’intuition
L’espace n’est rien, il n’est qu’un lieu en perpétuelle attente de devenir. Quoi de plus magique que cette faculté inexistante toujours disposée à accueillir, sans imposer de vues particulières mais en se laissant aborder par l’esprit humblement et mener vers les actes de la pensée la plus pure ?
Dès qu’il y a volume il y a occupation d’espace.
Dans mon cas, il y a double occupation d’espace : l’espace créé par les éléments et l’espace créé par la couleur, c’est-à-dire la surface colorée de l’élément.
Cet espace n’est pas une dimension symbolique propre à une certaine esthétique, mais une dimension réelle, matérielle, qui vient s’ajouter à l’espace créé par les éléments.
Impersonnalisation du point, puissance du continu, infinité du nombre : lieux analogiques où les éléments prennent sens et enchaînent leur dépassement.
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