Denys Chevalier

Revenons au baroque de Filhos, car il n’est pas si simple et, d’avec le baroque communément compris comme primauté de la sensibilité sur l’intellect, il offre de notables différences. Ainsi ses spasmes, excroissances, convulsions, enchevêtrements, Sculpture résine Filhosprotubérances sont-ils (je le reconnais aux tensions qui les stimulent) autant résultats du calcul que de l’émotion.
Inutile, puisque tout le monde l’a déjà fait, de m’appesantir sur la qualité d’architecte de l’artiste. Pourtant il est plus que vraisemblable que cette formation particulière, dans une certaine mesure au moins, soit responsable du caractère délibéré et concerté de son expression. […]
La profusion morphologique, la liberté des formes, leur fantaisie et leur sensibilité restent davantage, en fin de compte, apparentes que réelles et ce qui pousse les volumes de Filhos dans l’espace pour les situer à leur très exacte place relève bien plus, à mon avis, du raisonnement logique, mathématique même (celui de la géométrie des situations, notamment), que de l’intuition.[…]
(extrait de Le baroque mathématique de Jean Filhos, Les Lettres françaises, 8 décembre 1971)


Bijou érotique[…]Nous sommes en présence d’authentiques créations, non point bijoux sottement commerciaux, platement fastueux, mais œuvres de parure, conçues en tant que telles, où la richesse des matériaux, pierre et métaux précieux, semble sous-tendue, justifiée même, par une esthétique, une idée, une sorte de morale presque. Et cette idée, davantage que dans la sensualité, réside dans l’érotisme, c’est-à-dire la sensualité plus l’intelligence, la suggestivité, l’imagination.[…]
(extrait de L’érotisme des bijoux de Filhos, Les Lettres françaises, 26 novembre 1969)

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